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Le chevalier PHILIPPE-XAVIER d'HORRER, et sa femme Marie-Reine KIEN eurent pour enfants :
1° Le chevalier PHILIPPE-LEONARD d'HORRER, né à Strasbourg le 11 juillet 1774, fut baptisé à la paroisse Saint-Pierre de Strasbourg le même jour. Il émigra avec son père et son frère Marie-Joseph en 1792, fit les campagne de 1792 et 1793 à l'armée du comte de Wurmser en qualité de volontaire, celles de 1794 et 1795 comme maréchal des logis dans les Chasseurs de Rohan (Doc-4 : Etats de service). A la fin de 1795, il passa dans le corps des Chevaliers de la Couronne, à l'armée de Condé, où il resta jusqu'en 1798. Démissionnaire le 20/31 octobre 1798 et muni d'un passeport pour Moscou, il se fixa avec le reste de sa famille en Russie. Il reprit du service dans l'armée russe en 1806 avec le grade de lieutenant, devint capitaine de cavalerie en 1808 et continua ses services jusqu'en 1814, après avoir fait les campagnes de Moldavie à la Grande Armée russe.
Rentré en France à la Restauration, il suivit le roi Louis XVIII en Belgique. Il habitait en 1816 à Paris, 61 rue de Grenelle, dans le faubourg Saint-Germain. Il assista à Moscou, le 17 mai 1804, au mariage de sa soeur Isabelle avec Philippe-Germain de Galland et à Saint-Pétersbourg le 17 mai 1804, à la célébration du mariage catholique de son frère Marie-Joseph avec Marie-Catherine-Wilhelmine de Rachette.
Il parait certain que c'est lui qui signa (Ph. d'Horrer) avec son père (d'Horrer père) le règlement de l'Asile Sainte-Darie de Moscou. Il mourut célibataire, avant 1828.
2° Le chevalier, puis comte MARIE-JOSEPH d'HORRER, qui suit.
3° SOPHIE-ANNE-MARIE-ROSALIE-REINE d'HORRER, alias SOPHIA PHILIPPOVNA, née à Strasbourg le 18 janvier 1777, fut baptisée par son oncle maternel Jean-Léonard-Georges Kien, qui deviendra plus tard le curé de Saint-Louis-des-Français à Moscou. Elle mourut en 1844. Elle avait épousé Dimitri Alexandrovitch JEREBTZOFF, conseiller d'Etat de l'Empire de Russie, d'une famille noble remontant aux premières années du XIVe siècle, alliée aux Romanoff au XVIIe siècle (1).
Il était le fils d'Alexandre Nicolaievitch Jerebtzoff et d'Anna Petrovna Kroutschoff. Il fut inscrit en 1838 sur le registre de la noblesse ancienne de Tver. Le comte Michel Boutourline rapporte dans ses Mémoires qu'il "n'était pas un homme sérieux, mais musicient excellent et agréable en société". le couple avait une propriété, "Lamicheznous", où ils recevaient. Mais leur train de vie de grands seigneurs les ruina en une génération, dès 1838. Philippe-Xavier d'Horrer et sa femme passaient tout leur temps chez leur fille Sophie et chez leur gendre. Sophie était une catholique très pieuse, elle exerçait une grande influence sur son mari et sur ses enfants, et elle obtint que tous, à l'exception d'un seul, deviennent catholiques. Dimitri et Sophie décédèrent à Rome.
Ils avaient eu pour enfants :
- ALEXANDRE DMITRIEVITCH JEREBTZOFF, qui prétendait, bien à tort, que les d'Horrer descendait des princes de Vaudémont. Il se querellait avec tout le monde et se battait souvent en duel, si bien que, lorsqu'il retourna en Russie, il fut exilé à Perm.
- PIOTR DMITRIEVITCH JEREBTZOFF (1819-1892), enterré avec ses frères au cimetière catholique de Saint-Pétersbourg.
- NICOLAÏ DMITRIEVITCH JEREBTZOFF (1820-1888).
- MIKHAÏL DMITRIEVITCH JEREBTZOFF (1824-1905), vraisemblablement le seul à ne pas s'être converti au catholicisme, était maréchal de la Cour du Tsar en 1899, ce qui était une charge extrêment importante. Il avait épousé la princesse Natalia Pavlovna GAGARINE, qui mourut en 1909. Ils ont eu pour enfants :
4a. ALEXEI JEREBTZOFF, gentilhomme à la Cour en 1899.
4b. DIMITRI JEREBTZOFF, gentilhomme à la Cour en 1899, chambellan en 1910. Il épousa Natalia Mikhaïlovna LEONTIEFF, dont un fils et deux filles. - ANDREI DMITIEVITCH JEREBTZOFF (1829-1883).
- ANNA DMITRIEVNA JEREBTZOVA, mariée à Stanislas Valentinovitch CHEMIOTT
4° MARIE-ISABELLE (ou ELISABETH) d'HORRER, née à Strasbourg le 13 avril 1778, mourut à Saverne le 21 avril 1836 sans postérité. Elle avait épousé à Moscou, à l'église Saint-Louis-des-Français, le 17 mai 1804, Philippe-Germain de Galland (2), ancien capitaine au Corps de Condé, chevalier de Saint-Louis, fils de Thiébaud-Joseph de Galland, conseiller de S.A. Electorale de Bavière, et de Marie-Anne Schwendt (3).
Né à la Petite-Pierre, près d'Haguenau, le 11 février 1767, Philippe-Germain de Galland était cadet-gentilhomme au régiment Royal-Liégeois en 1787. il se trouva à la bataille de Nancy en 1790, émigra et fit les campagnes de 1792 à 1801 dans la Légion de Mirabeau, devenue Roger de Damas, et dans les Grenadiers de Bourbon, à l'armée de Condé. Il fut blessé d'un coup de feu en 1793. Chef de bataillon à la retraite, il vivait encore en 1829.
5° Le chevalier FRANCOIS-XAVIER d'HORRER, né à Strasbourg le 28 juin 1779, mourut jeune, à la suite d'un pari de traverser une rivière à la nage, où il se noya.
6° MARIE-ELEONORE-FLORENTINE d'HORRER, née à Strasbourg le 7 novembre 1780, mourut après 1828. Elle avait épousé en Russie en 1798 Joseph KARRAS, docteur en médecine, chirurgien-major à la formation russe d'avril 1798 à l'armée de Condé. Il démissionna le 7/16 novembre 1798, après s'être fait établir pour lui et pour sa femme un passeport pour Moscou.
Ils avaient acheté à Moscou une belle demeure, qui avait été la maison principale du domaine des princes Galitzine, 10 allée Krivokolenny (La photo montre le porche d'entrée et l'aile droite). C'est chez eux que Philippe-Xavier et Marie-Reine d'Horrer se réfugièrent lors de l'incendie de Moscou de 1812. Joseph Karras vivait encore en 1836 mais mourut peu après. Un de leur fils était officier-ingénieur à Moscou en 1830.
7° MARIE-LOUISE-JOSEPHINE d'HORRER, née à Strasbourg le 28 septembre 1782 mourut à Strasbourg l'année suivante, le 17 août 1783.
8° Le chevalier ANDRE-PIERRE d'HORRER, né à Strasbourg le 8 juillet 1784, émigra le 1er mai 1794, à l'âge de 13 ans. Il figure sur les contrôles de l'armée de Condé le 20 décembre 1796, en dépit de son jeune âge, comme conducteur au parc des équipages d'artillerie. Il retira son certificat de service le 13/24 septembre 1798 à Dubno, et démisionna de son emploi de cannonier noble un mois plus tard en prenant un passeport pour Moscou. Témoin à Moscou, le 17 mai 1804, au mariage de sa soeur Isabelle avec Philippe-Germain de Galland, il mourut en 1806 ou 1807, selon une lettre de son père Philippe d'Horrer au prince de Condé en 1813 (Doc-8). Il laisse une fille, Sophie, mariée à N. Aubert.
Il était le "tuteur" (je pense que cela signifie "précepteur", comme beaucoup de Français en exil) de Dmitri Veneritinov, qui a écrit des lettres de voyage passionnantes, souvent en français, où il évoque les d'Horrer, et leur fille Sophie. Il suffit de traduire automatiquement celles en russe (clic droit + traduire). Elles montrent la réalité de la vie de l'aristocratie d'alors ; Lettres de Dmitri Veneritinov
NOTES
1/ Jerebtzoff, ou Gérebtzoff, en Russie : Armes : Parti, au 1 d'or à laa demi-aigle de sable, mouvant du parti ; au II de gueules à une sénestrochère armée d'argent, sortant d'une nuée et tenant une épée du même. ancienne noblesse, d'origine boyarde, attestée depuis le tout début du xive siècle, remontant au boyard Théodore Akinfovitch Biakont de Tchernigov qui arriva à Moscou vers 1300. Ils sont inscrits dans la VIe partie (Noblesse ancienne) des registres nobiliaires de Tver.
2/ de Galland : "D'azur au chevron d'or, surmonté d'un croissant d'argent et accompagné de trois roses du second émail ; couronne de comte" (Laîné, Archives de la Noblesse).
3/ Schwendt : "Coupé d'azur et de gueules, à la bisse d'argent brochante sur le tout" (Laîné, Archives de la Noblesse). Selon Valette (Catalogue de la noblesse française), cette famille, encore représentée à la Restauration, se serait éteinte avant la fin du XIXe siècle. "Les exploits, la façon de vivre, les lieux où ils vivaient, les relations familiales qu'ils avaient, les métiers qu'exerçaient ceux qui furent les premiers à porter le nom de famille Schwendt se retrouvent à chaque regard en arrière dans l'histoire de cette lignée. L'histoire, l'héraldique, les blasons et la noblesse du nom de famille Schwendt se trouvent éparpillés dans des documents disséminés dans diverses régions et époques historiques, il est donc nécessaire de reconstruire un puzzle complexe pour approcher les faits d'une perspective réaliste."
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