Retour page : Les enfants de Marie-Joseph d'Horrer -----Arbre généalogique de la branche francaise
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Son père, Marie-Joseph d'Horrer, voulait éviter de placer ses fils à l'Ecole Militaire en France, parce qu'il y trouvait les idées trop avancées et antichrétiennes. Il avait donc demandé au Roi Charles X, avec qui il était personnellement lié, de les faire servir quatre ans à l'étranger, et il en avait obtenu l'autorisation, avec la promesse verbale que, après ces quatre années, ils seraient admis dans l'armée française avec le grade acquis au service étranger. Marie-Joseph d'Horrer était alors chargé d'affaires à Berne et comme il s'occupait de la capitulation du 3e Régiment suisse au service du Royaume de Naples, il y obtint deux places de sous-lieutenant pour ses fils.
Joseph d'Horrer, ainsi nommé sous-lieutenant en 1827, n'avait alors que 15 ans, donc il ne rejoignit son Régiment que deux ans plus tard, en 1829. L'intention primitive de son père n'était donc pas de laisser ses fils continuer leur carrière à l'étranger, mais la Révolution de Juillet et la chute de Charles X contraria ses projets. Lui-même, par fidélité à la famille de Bourbon et à ses principes politiques légitimistes, renonça à ses fonctions diplomatiques, et l'autorisation donnée par le Roi à ses fils n'ayant été que verbale, il s'ensuivit que ceux-ci perdirent leur nationalité française pour avoir servi à l'étranger, faute à eux de pouvoir produire un document certifiant l'autorisation royale.
Uniforme des soldats des Régiments suisses en grande tenue.
C'est ainsi que Joseph d'Horrer resta en Italie et servit comme officier dans le 3e Régiment Suisse au service du Roi de Naples et des Deux-Sicile jusqu'à sa mort, qui suivit de deux mois celle du roi Ferdinand II de Naples, qui l'aimait beaucoup et le traitait d'une manière toute particulière. Il était, lors de son décès, général-major (= colonel) de son Régiment.
A l'âge de 27 ans, il avait épousé, à la cathédrale Saint-Isaac de Saint-Pétersbourg, le 11 février 1840, Sophie Khvostoff (1), âgée de 22 ans, née dans le district de Tver, fille d'Arsène Khvostoff, conseiller de collège (= ministère) et chevalier de plusieurs ordres, et d'Elisabeth-Florence-Catherine (de) Prag (2)(3).
Pervitino, une propriété de la famille de Sophie Khvostoff. En 1917, la famille fut contrainte de partir, le domaine fut confisqué et partagé entre les paysans, son église abandonnée, mais restaurée en 2018 et rendue au culte. Voir la vidéo Pervitino
Ce petit portrait de Sophie Khvostoff jeune, peint par Alexeev, se trouve au musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg.
En 1842, sous l'égide du cardinal de Bonnechose, évêque de Rouen, elle abjura le rite orthodoxe pour la religion catholique romaine, à l'église de Louèche, en Suisse. En 1870, alors veuve, elle habitait Paris, 95 rue du Faubourg Saint-Honoré. Elle mourut à Turin le 2 juillet 1882, à l'âge de 64 ans.
Ils ont eu deux enfants :
1° Marie d'Horrer, née en 1844, morte à Turin (Italie) en 1889. elle avait épousé le professeur Giacomo-Filippo NOVARO, l'un des chirurgiens italiens les plus éminents de l'époque. Devenu veuf, il se remaria et mourut à Turin, âgé de 91 ans, en 1934.
2° Arsène-Marie-Joseph-Vincent-Ernest, comte d'Horrer, qui suit ci-dessous.
ARSENE-MARIE-JOSEPH-VINCENT, comte d'HORRER, naquit à Naples (Italie), le 27 mars 1849. En 1863, des démarches ont été faites successivement pour le faire entrer à l'Ecole Navale de Brest, puis dans l'armée de terre, mais bien que son père, en servant à l'étranger, n'ait jamais pensé perdre la nationalité française ni la faire perdre à ses enfants, des difficultés lui furent faites à ce sujet, telles qu'il se vit dans l'obligation d'attendre sa majorité pour régulariser sa situation et se faire réintégrer dans ses droits de citoyen français.
Tenté par le métier des armes mais ne pouvant attendre pour commencer une carrière, il fut décidé qu'une démarche serait faite pour le faire entrer dans l'armée italienne. Le comte Sormani-Moretti, ami de la famille et secrétaire d'ambassade à Paris, se chargea avec l'ambassadeur d'Italie, le comte Nigra, des démarches nécessaires. Par leur entremise, Arsène d'Horrer obtint l'autorisation de se présenter à l'Ecole Militaire de Modène où il fut admis à titre étranger, après les examens d'usage. Le 27 mars 1867, il fut promu sous-lieutenant.
En 1872, il entra à l'Ecole de Guerre de Turin, en sortit en 1875, et continua sa carrière dans l'armée italienne, où il obtint le grade de capitaine puis de major (Gazetta ufficiale del Regno d'Italia, 14 janvier 1882) ; il y servit jusqu'au 23 novembre 1885. Durant son service, un ordre ministériel obligea tous les officiers de l'armée italienne à justifier des titres de noblesse qui leur étaient attribués par l'Annuaire Militaire.
Il dut ainsi fournir la justification du titre comtal et des armoiries de notre famille. Une fois ceux-ci enregistrés par la "Consulta Araldica" du Royaume d'Italie, un diplôme lui en fut délivré en date du 27 novembre 1877. C'est pourquoi la famille d'Horrer est inscrite dans l'Elenco de la noblesse italienne. (Voir le document).
Mais le désir de laisser à ses enfants une nationalité française indiscutée, celui de se rapprocher de la famille de sa femme, ainsi que la crainte de voir s'envenimer les relations, alors peu cordiales, entre la France et l'Italie, le décidèrent en 1885 à démissionner, pour pouvoir demander sa réintégration dans sa nationalité d'origine, ce qu'il obtint par décret du Président de la République (Doc-18 Naturalisation). Il avait publié vers 1920, en mémoire de son fils unique mort pendant la 1ère Guerre Mondiale, une plaquette intitulée "A la mémoire du vicomte Léon d'Horrer, mort pour la France en 1916".
Fixé depuis lors par son mariage à Monluçon (Allier) et au château de Brignat, qui en est tout proche, il est décédé à Bordeaux le 8 mars 1923, âgé de 74 ans.
Il avait épousé à Naples, le 4 juillet 1881, Marie GUILHOMET, née en 1859, fille de Léonce Guilhomet et de Marie Moussy. (Doc-19 : Acte de mariage d'Arsène d'Horrer et Marie Guilhomet). Survivant à son mari jusqu'à l'âge de 100 ans, elle habitait alternativement Bordeaux, 214 rue Saint-Genès, et le château de Brignat, près de Montluçon.
De cette union naquirent deux enfants :
1° MARGUERITE d'HORRER, née à Naples (Italie) le 15 juin 1882, mariée en premières noces, à Monluçon, à Raymond AUPETIT-DURAND, officier d'infanterie coloniale, chevalier de la Légion d'Honneur, mort à Paris le 12 juin 1907, alors capitaine au 6e Régiment colonial.
En deuxièmes noces, elle épousa à Pau, le 5 février 1910, le comte Pierre de MAUSSION de CANDE (2), officier de marine, chevalier de la Légion d'Honneur, décoré de la Croix de Guerre, héroïquement tué à Dixmude (Belgique) à la tête d'une caompagnie du 2e Régiment de fusiliers marins, le 19 octobre 1914. Il était alors lieutenant de vaisseau. Sa veuve habitait alternativement Paris et le château de Brignat.
De la seconde union elle a eu comme enfants :
1. MONIQUE DE MAUSSION DE CANDE, née à Montluçon le 6 février 1913, épousa Michel ROUSSEAUX et en eut 5 enfants :
1.1. Pierre-Antoine ROUSSEAUX, marié à Monique Abell, d'où 2 enfants.
1.2. Charles ROUSSEAUX, marié à Marie-Hélène Seguin, d'où 3 enfants.
1.3. Caroline ROUSSEAUX, mariée puis divorcée du prince Michel Troubetskoy, d'où cinq enfants.
1.4. Thierry ROUSSEAUX
1.5. Yves ROUSSEAUX, marié à Suzan Mac Cann.
2. PIERRE, comte de MAUSSION de CANDE, née posthume à Brignat (Allier) le 27 avril 1915, épousa Odile de ROYERE et en eut 6 enfants :
2.1. Fabienne de MAUSSION de CANDE, mariée au vicomte Bertrand de La Loge d'Ausson.
2.2. Catherine de MAUSSION de CANDE, mariée à Philippe Réal del Sarte.
2.3. Bernard de MAUSSION de CANDE, marié à Isabelle du Puy de Goyne.
2.4 Philippe de MAUSSION de CANDE.
2.5 Hugues de MAUSSION de CANDE, marié à Priscilla Follut.
2.6 Guillaume de MAUSSION de CANDE, marié à N. Denis.
1° LEON, comte d'HORRER, qui suit
au centre le comte Léon d'Horrer,
à droite son beau -frère, le comte Pierre de Maussion de Candé.
NOTES
1/ Khvostoff : Famille de noblesse ancienne de Tver inscrite dans le livre de Velours de la noblesse de Russie. (DOC-17 : voir les armoiries des Khvostoff) et l'arbre généalogique de Sophie.
Intéressant : Voir la vidéo d'une propriété de la famille de Sophie Khvostoff, Pervitino, monument historique hélas bien déterioré par les Soviétiques qui en ont fait un collège. Description de Piervitino sur le Wikipédia russe (faire clic droit, traduire)
Il ne faut pas confondre deux branches des Khvostoff : Arsène Nicolaievitch Khvostoff (1783-avant 1837), le père de Sophie, appartenait à une branche des Khvostoff de Tver qui, tracée jusqu'en 1667, ne montre pas de lien avec l'arbre auquel appartenaient le ministre Nicolaï Alexeevitch Khvostoff et Alexis Nicolaievitch Khvostoff, ministre de l'intérieur assassiné en 1916. Une branche éteinte porte le titre de comte.
2/ Peut-être Prag, la famille des barons autrichiens ?
3/ Furent témoins à ce mariage : L. Dubelt, général major et chevalier des oprdres : A. Politkowski, chambellan du Tsar ; le prince Constantin Giedroyoz, chambellan du Tsar.
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